Lettre ouverte à son Excellence Monsieur Felix Antoine Tshisekedi
Tshilombo, Président de la RDC,
La Commission économique des
Nations Unies, dans son rapport rendu public, déclare que l’Afrique devrait
déplorer au moins 300 000 morts liés à la pandémie du Coronavirus[1].
Cela ferait de notre continent le nouvel épicentre du covid19.
L’occident veut venir en aide à
l’Afrique en prévision de la Catastrophe sanitaire qui guette les africains
alors qu’il est lui-même est frappé par la maladie avec souvent des mesures à
tâtons qui sont prises en vue d’envisager une sortie de crise sans précédent.
En RDC, des personnes et scientifiques de renom nous prédisent un
chaos sur le plan sanitaire pire qu’en Italie et aux USA.
Il est vrai qu’en termes
d’infrastructure, la RDC manque presque de tout, cela étant dû à une absence
criante de l’état. Le gros des infrastructures date de l’époque coloniale. Les
pouvoirs publics n’ont rien investi dans le domaine de la santé.
A titre d’exemple, Il est
répertorié seulement 50 respirateurs en RDC pour 80 millions d’habitants,
alors qu’en France il y a 5000 respirateurs pour 67 millions d’habitants et en
Belgique 2100 respirateurs pour 11,5 millions d’habitants.
Il est dès lors évident qu’en cas
d’épidémie pouvant envoyer 15 % d’une population touchée par le virus à l’hôpital, ceci serait une
hécatombe pour la RDC. En effet, les éventuelles hospitalisations concerneraient
environ 12 millions de personnes dont 2,4 millions nécessiteraient l’admission
dans une unité des soins intensifs avec un besoin probable de respirateurs.
Pour rappel, la RDC n’en dispose que de 50 !
Pour rappel, la RDC n’en dispose que de 50 !
Heureusement
que la réflexion ci haut reste théorique…
Pour avoir une réflexion qui soit
la plus proche de la réalité, nous nous sommes attardés sur la période entre le
10 mars et le 25 avril 2020.
Entre ces deux dates il y a une
explosion de chiffres de décès en rapport avec le Coronavirus. Nous sommes
passés d’environ 4000 décès le 10 mars à 200 000 décès en moins de 7
semaines environ. C’est une augmentation de plus de 4000% durant cette période.
,l’Afrique déclare environ 1352 décès en rapport avec le Corona virus soit à
peine 0,67 %.
Le covid19 est officiellement
présent sur le continent africain depuis au moins 2 mois.
Il n’y a pas eu de mesures particulières efficaces mise en place, .Malgré cela, la catastrophe sanitaire liée au covid19 se fait toujours attendre.
Il n’y a pas eu de mesures particulières efficaces mise en place, .Malgré cela, la catastrophe sanitaire liée au covid19 se fait toujours attendre.
Maintenant,
ces alarmistes nous la promettent pour le mois de mai 2020, mais nous avons des
raisons de croire qu’elle n’aura pas lieu.
Avant de balayer la thèse
alarmiste de catastrophe sanitaire à venir en Afrique subsaharienne et
particulièrement en RDC, voici quelques dates qui nous paraissent importante :
- le 10 mars déclaration du premier cas de Covid19 en RDC.
- Le 6 avril : isolement de la Gombe, considérée comme épicentre de la pandémie du Covid-19 en RDC.Cette commune est le centre politique, économique et diplomatique de la capitale de Kinshasa.
- Le 20 avril : Port du masque obligatoire dans l’espace public. N’oublions pas qu’au début, il y a eu toute une série de campagne de sensibilisation de la population aux mesures barrières.
- le 25 avril : 416 cas dont 28 morts.
- le 10 mars déclaration du premier cas de Covid19 en RDC.
- Le 6 avril : isolement de la Gombe, considérée comme épicentre de la pandémie du Covid-19 en RDC.Cette commune est le centre politique, économique et diplomatique de la capitale de Kinshasa.
- Le 20 avril : Port du masque obligatoire dans l’espace public. N’oublions pas qu’au début, il y a eu toute une série de campagne de sensibilisation de la population aux mesures barrières.
- le 25 avril : 416 cas dont 28 morts.
Finalement, pourquoi cette catastrophe tant promise ne surviendra
pas en RDC et en Afrique subsaharienne :
Premièrement, la population
africaine est une population jeune. Il suffit pour cela d’analyser la moyenne
d’âge à travers les populations du monde. La pyramide des âges en Afrique en
général et en RDC en particulier, montre une population jeune, voire très jeune
en grande partie.
L’âge moyen des Congolais est de
20 ans. On estime la population au-dessus de 65 ans à environ de 3 % de la
population totale en RDC (soient 2 400 000 personnes sur l’étendue de
la république).
À Kinshasa, cela pourrait concerner environ 300 000 personnes sur les 10 à 12 millions de personnes qui vivent à Kinshasa.
À Kinshasa, cela pourrait concerner environ 300 000 personnes sur les 10 à 12 millions de personnes qui vivent à Kinshasa.
L’observation de ces quelques
semaines d’évolution du Coronavirus partout dans le monde et particulièrement
en Belgique, où nous participons activement à la prise en charge de cette
pandémie, plus de 90 % de décès concernent les personnes âgées de plus de 75
ans.
Les personnes de 65ans et plus sont
estimées à environ 20 % de la
population. L’âge moyen du Belge est de 40 ans.
En Afrique subsaharienne en
général, en RDC en particulier et plus précisément à Kinshasa ; la
population est jeune. Cette catégorie de personnes (les jeunes) est rarement exposée
aux formes graves de Corona virus.
Pour ce qui est des comorbidités
ou les pathologies chroniques:
Les patients présentant des
comorbidités ont tendance à développer la forme grave de la maladie nécessitant
dans l’immense majorité des cas une hospitalisation et en cas de difficultés
respiratoires un placement dans des unités de soins intensifs.
En Belgique, où l’infrastructure sanitaire
est adaptée, le système n’a pas été dépassé par la vague épidémique du Coronavirus,
malgré quelques tergiversations en début
de crise.
De cette expérience belge, que constate-t-on ?
L’âge est le principal facteur
aggravant par rapport à la mortalité des patients touchés par le Covid-19. En
effet environ 95 % des patients décédés ont plus de 65 ans.
Pour le reste, environ 5 % des décès, cela concerne principalement des personnes présentant des comorbidités (l’hypertension, diabète, cholestérol, autre pathologie cardio-vasculaire, pathologie pulmonaire, immunitaire, rhumatismale etc.).
Ceci pour dire qu’il n’y a
presque pas de cas des décès chez les personnes de moins de 65 ans sans
présence de comorbidité. Cela ne veut pas dire qu’il y a n’a pas eu ; mais cela
reste extrêmement rare et exceptionnel.
Qu’est-ce que nous avons observé
à Kinshasa principalement ? La population, en général, est en bonne santé, en
très bonne santé. Nous les considérons comme des guerriers. Ces personnes ont survécu d’une part au
drame qui frappe la population infantile et la petite enfance par manque de
structures adéquates de prise en charge, y compris la vaccination, et d’autre
par la razzia de la pauvreté qui emporte généralement dans leur tombe, les
personnes souffrant des pathologies chroniques qui n’ont pas les moyens de
s’offrir leur traitement au quotidien.
C’est finalement ces conquérants
de la vie que constitue l’immense majorité de la population de Kinshasa que
nous croisons dans les rues. Cela se vérifie dans plusieurs grandes villes de
l’Afrique noire.
Qui sont finalement les personnes
qui souffrent de pathologies chroniques (comorbidité) et qui arrivent à se
maintenir en vie ? C’est sont les « nantis », les personnes qui ont
les moyens de se payer leur traitement chronique, antihypertenseur, insuline
pour le diabète, etc.
C’est justement parmi cette
population des « nantis » et les personnes âgées que le Coronavirus
pourrait faire des ravages. C’est déjà plus ou moins ce que nous observons,
sans avoir pu nous rendre sur le terrain.
En s’installant sur le territoire
national, le Coronavirus a causé des dégâts au sein de cette catégorie (les
nantis) qui représentent finalement une minorité de la population en RDC.
Beaucoup attendent le pic
épidémique de la présence du Coronavirus à Kinshasa alors que celui-ci serait déjà
passé (probablement fin janvier 2020),le virus étant présent en RDC depuis quelques mois déjà.
Seulement nous ne le connaissions
pas. Donc nous ne le cherchions pas. Ce n’est qu’à partir de la mi-mars 2020
que nous avions commencée à rechercher la présence de ce virus en RDC.
A la fin du mois janvier2020, nous
assistions déjà à la présence d’une épidémie de grippe inhabituelle pour la
période. Certains kinois de notre entourage ont tenté de soigner avec 2 voire 3cures
de d’anti-malariques avant de se sentir mieux. Une catégorie de personnes a
pris 3cures de d’anti-malariques, une seconde catégorie rencontrée a pris 2
cures contre la malaria sans succès à laquelle elle a rajouté une cure contre
la fièvre typhoïde pour enfin se sentir mieux.
La dernière catégorie rencontrée se
soignait symptomatiquement jusqu’à se sentir bien.
Beaucoup de personnes s’étonnaient de rencontrer cette épidémie de grippe en pleine saison de pluie alors qu’habituellement, ce genre de problème est rencontré plutôt à la saison sèche.
Alors que le premier
cas de Corona virus identifié en Chine date du 17 novembre 2019, le monde
entier prend connaissance de son existence seulement à partir du 3 janvier 2020
sur base d’un article de la BBC qui décrivait l’existence d’un « virus mystère
».
A ce moment, l’OMS écrivait sur son site qu’il n’y avait aucune preuve de transmission de ce mystérieux virus entre les humains, sur base des informations fournies par les Chinois.
L’information de
l’existence du Coronavirus sera officialisée le 12 janvier 2020 et dans la
foulée, la publication de la séquence complète du génome de ce virus par les
chinois.
Pendant ce temps des
vols étaient organisés sans aucun contrôle en matière sanitaire entre la Chine
et le reste du monde. La RDC n’ayant pas échappé à cette faille. En effet, les
vols de la compagnie Ethiopian Airlines, principal transporteur des Congolais
en direction de la Chine et inversement, a continué ses activités dans cette
région jusqu’à la fermeture des frontières seulement mi-avril 2020.
Nous pensons donc que le virus a bien pu entrer en RDC déjà depuis décembre 2019.
Nous pensons donc que le virus a bien pu entrer en RDC déjà depuis décembre 2019.
Les commerçants Congolais
en provenance de la Chine ont bien pu ramener le virus et le disperser dans la
population avec laquelle ils sont en contact dans le cadre de leurs affaires.
Pour ce qui concerne
la vague épidémique actuelle en RDC, elle serait donc la seconde vague de la présence
du virus et qui proviendrait presque exclusivement de l’Europe. Cette seconde
vague touche principalement « les nantis». La population des guerriers étant
déjà atteinte par la première vague n’est quasi pas touchée par cette seconde
vague. Nous pensons que c’est parce qu’elle est déjà immunisée de la première
vague de syndrome grippale non identifié officiellement comme Covid19.
Il se développe ainsi, dans les rue de Kinshasa,
la théorie selon laquelle le coronavirus est une maladie des riches. Une
théorie similaire prend court à Dakar, au Sénégal disant que le covid19 est une
maladie des blancs (les français).
Il est vrai qu’avec
cinquante respirateurs pour l’ensemble du territoire en RDC, celui-ci ne peut
pas faire face à une épidémie qui requiert une infrastructure sanitaire
conséquente.
Mais, pour des raisons évoquées ci-haut, nous
pensons et sommes convaincus que l’hécatombe que nous promettent les Nations
unies, l’OMS et certaines personnalités de renom dans le monde n’aura pas lieu.
Si seulement nous
pouvions disposer des tests sérologiques et procéder à un échantillonnage au
sein de la population générale des « guerriers », nous sommes convaincus que ceux-ci
ont déjà pu être en contact avec la maladie et ont certainement développé la
forme mineure ne nécessitant pas une hospitalisation.
Enfin, la difficulté pour
les populations de se déplacer entre les grandes villes et les coins éloignés
sert de barrière à la propagation des épidémies vers l’interieur du pays. Ceci
vient également appuyer notre analyse.
Par contre, nous émettons de sérieuses réserves par rapport à un quelconque protection contre le Covid-19 liée à une protection générale des populations du fait de l’usage régulier des anti-malariques.
Par contre, nous émettons de sérieuses réserves par rapport à un quelconque protection contre le Covid-19 liée à une protection générale des populations du fait de l’usage régulier des anti-malariques.
Cette réflexion menée
sur base de la population kinoise peut être étendue à l’Afrique subsaharienne à
l’exception de l’Afrique du Sud.
Nous recommandons
ainsi aux autorités de ne pas céder à la panique. Le virus de la peur, de la
crainte, de l’inquiétude est bien plus dangereux que le virus du Coronavirus.
Cela peut nous mener à prendre des décisions inadaptées voire des mauvaises
décisions.
Nous encourageons les autorités de continuer à
mener les actions en rapport avec la promotion des mesures barrières.
Par contre les
mesures de confinement nous paraissent être totalement inadaptées aux réalités
locales. Les populations risquent de mourir de faim, ce qui est un autre fléau
qui tue bien plus que le coronavirus dans nos contrées.
D’ailleurs, ces
mesures de confinement ne sont et ne seront certainement pas respectées vu le
niveau de pauvreté de la population générale.
Par contre, le port du masque est une mesure qui nous paraît très intéressante, même si les masques ne sont pas toujours de bonne qualité. Ils pourront au moins aider la population par rapport à la respiration de la poussière, qui est un autre problème de santé publique en rapport avec les pathologies respiratoires.
Docteur Peter Ndjadi Yela
CHU Ambroise Paré Mons
+32477733929
ET
Patrick Ndjadi Ombombo
Expert en Couverture Soins de Santé
Défenseur du Droit à la Santé
patrickndjadi@cramurdc.org
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